Les maisons du Wadi bani Habib, entièrement construites en argile, sont aujourd'hui totalement abandonnées. Pourtant, ce village de montagne situé dans la chaîne de montagnes omanaise du Jebel Akhdar est une destination touristique très prisée.
Le gracieux village de montagne de Wadi bani Habib est situé dans la région montagneuse du Jebel Akhdar, au nord d'Oman. Il est entièrement construit en argile et comptait autrefois environ 700 habitants. Le terrain est trop escarpé pour construire des routes, le chemin vers Birkat al Mawz ou Nizwa se faisait à dos d'âne et il n'y avait pas non plus d'électricité.
Dans les années 1980, ses habitants ont décidé de quitter Wadi bin Habib et de s'installer de l'autre côté de la montagne, où les possibilités d'infrastructures sont meilleures. Aujourd'hui, le village de montagne n'est plus habité par personne. Les huttes en terre battue se blottissent contre le flanc abrupt de la montagne, telles des maisons de jouets en partie défraîchies.
Le Wadi bani Habib est accessible depuis le plateau de Saiq après une bonne heure de marche. Le plateau compte parmi les plus beaux points de vue du Jebel Akhdar et peut aujourd'hui être escaladé depuis Birkat al Mawz par de nombreux lacets avec un 4×4 (exigé au checkpoint).
Depuis le parking du plateau de Saiq, des escaliers raides mènent au Wadi bani Habib, mais ils sont déjà un peu abîmés par le vent et le temps. La prudence est de mise ici ! Les marches mènent jusqu'au fond du wadi, où l'on continue vers le sud.
Entre les nombreux noyers, pêchers et grenadiers, on a l'impression d'avoir découvert un jardin secret dans le désert montagneux omanais. Beaucoup d'arbres et de buissons sont presque courbés à l'horizontale par les masses d'eau qui se précipitent dans le wadi après d'abondantes pluies.
Après la partie verte du wadi et un tunnel qui a poussé naturellement, Wadi bani Habib apparaît sur le flanc de la montagne. Une porte permet de pénétrer dans le mur d'enceinte du village de montagne. Derrière, les huttes en terre abandonnées s'étirent sur la montagne à différents stades de délabrement. L'art des bâtisseurs omanais est toujours aussi remarquable, car certains murs semblent ne pas s'être effondrés, défiant toutes les lois de la gravité.
Le temps que l'on pourra encore passer dans les ruelles étroites du Wadi bani Habib dépendra des précipitations, car la pluie et l'humidité sont un poison pour toute construction en argile. Certaines maisons se sont déjà effondrées ou ont été littéralement emportées par les eaux, et aucune rénovation n'est (encore) en vue.